Un peu d'histoire, dis-je bien. Peu de gens connaissent l'histoire de notre région. Peu de gens connaissent l'origine du nom Argenteuil et très peu de gens savent vraiment où et comment tout a commencé. Dans cette nouvelle série d'articles, je tenterai tant bien que mal (et pardonnez-moi, chers férus d'histoire, les erreurs qui pourraient se glisser dans mes textes) de vous dresser un portrait historique de notre Municipalité Régionale de Comté (MRC).
Charles-Joseph d'Ailleboust des Musseaux
Avec un nom comme ça, on s'imagine un peu le statut de l'homme dans la société. Certainement pas un simple soldat. Comprenez-moi bien: quand votre nom de famille est si long qu'il faudrait l'écrire en deux lignes au dos de votre chandail de hockey, vous n'êtes pas n'importe qui! Donc, pour faire une longue histoire courte, des Musseaux est né en 1621 à Ancy-le-Franc, en Bourgogne. Après avoir occupé le poste de garde du corps du roi Louis XIV, il part pour la Nouvelle-France en 1648 en compagnie de son oncle Louis d'Ailleboust de Coulonge. Ce dernier venait d'être nommé nouveau gouverneur de la Nouvelle-France.
Il est dès lors mis à la tête du premier bataillon mobile de Nouvelle-France, «la patrouille volante», destiné à combattre et repousser les Iroquois de Ville-Marie ou Montréal (la ville se faisait parfois appeler Montréal en ces temps-là, une idée de Jacques Cartier lui-même. C'était en fait Mons realis ou Mont Royal). Donc, après être retourné en France en 1649 pour aller augmenter ses effectifs, il revient en France en 1650 et accroît ses troupes à 70 hommes. Chomedey de Maisonneuve le met à la tête du gouvernement de Ville-Marie de façon intérimaire. Homme puissant en Nouvelle-France, des Musseaux épouse en 1652 Catherine Legardeur, fille de Pierre Legardeur de Repentigny. Il aura avec elle 14 enfants (l'équivalent de deux Dodge Caravan pleines).
d'Ailleboust des Musseaux, le seigneur
C'est en 1657 que des Musseaux devient seigneur de l'Île Bourdon tout près de Montréal. En 1659 il vendit tous ses immeubles et propriétés de Québec à un dénommé Jean Madry pour retourner à Montréal où il fit l'acquisition en 1661 de deux lots sur la rue Notre-Dame. Il y bâtit la plus impressionnante demeure de l'époque. Plus tard, après s'être peu à peu retiré des forces militaires et après s'être lancé dans le commerce (sans grand succès) il vend ses parts des seigneuries de Saint-Vilmé, d'Argentenay et de Coulonge. C'est finalement en 1680 que le roi, par l'entremise de Louis de Buade de Frontenac (gouverneur de la Nouvelle-France à cette époque) octroie à des Musseaux un vaste territoire de plus de 200 km² dans la région du Long-Sault. C'est à cet emplacement que sera fondée la seigneurie d'Argenteuil. Cette dernière porte le nom d'une région en France, Argenteuil-sur-Armançon, où des Musseaux possédait un vaste domaine. Par contre, en 1681, ruiné par des entreprises infructueuses, Frontenac obtint des Musseaux une pension de 150 livres directement du roi. Des Musseux finit par vendre la seigneurie d'Argenteuil à son fils Pierre d'Ailleboust en 1697. Il s'éteint en 1700, le 20 novembre à Montréal à l'âge de 79 ans.
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